Nicosie, capitale de la République de Chypre depuis le 16 août 1959, révèle chaque jour des images du passé: les pittoresques lacis de ruelles médiévales viennent buter contre "la ligne verte", vestige des combats de 1974, due à l'occupation par les Turcs de la moitié de la ville. Son nom fut donné par "Lusignan", le dernier roi du royaume Franc de Jérusalem. Il est possible de jouir d'un panorama exceptionnel de la ville, unique en son genre, du musée observatoire Ledra situé au 11è étage de la tour Shacola. La visite de la ville est un retour vers le passé: la mosquée Omeryé, l'église Trypiotis aux icônes recouvertes d'or et d'argent mais aussi le musée d'art byzantin créé par Monseigneur Makarios III, 1er président de la république dont l'imposante statue trône dans le jardin du bâtiment de l'Archevêché. Dernière ville divisée d'Europe, l'atmosphère des quartiers turcs de Nicosie nord est bien différente des quartiers sud: ici, c'est l'orient. Son "point de passage" est le début d'une série de maisons éventrées, d'édifices dévastés, de bâtiments abandonnés. Mais au delà de la ligne verte, en toile de fond, apparaissent les hauts minarets qui ornent la cathédrale Sainte-Sophie devenue la mosquée Selimyé. Les quartiers naguère désertés par leurs habitants sont aujourd'hui le théatre de campagnes de rénovation: de belles maisons vénitiennes reprennent vie de même le Caravansérail ottoman voit désormais des artisans exposer leurs oeuvres.